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Nées il y a dix millions d’années et toujours renaissantes. Les Cévennes, éternelles et changeantes, selon la lumière, le jour et la nuit, suivant les saisons. Recrées par notre regard. Et paraphrasant Jean-Pierre Chabrol et Philippe Joutard, L’invention des sevenes au Temple de Lasalle (30) par Hélène Brémond, Jean-Marie Granier, Isis Olivier et Grâce Riggan.

L’accrochage sur les murs clairs fraîchement repeints est enchanteur. Œuvres en noir et blanc le plus souvent, le bleu « céleste » des grandes tentures d’Hélène Brémond faisant exception. Des arbres dévalant les pentes et leur abstraction en signes, une autre façon d’écrire pour Jean-Marie Granier (1922-2007), l’« écrivain-graveur » selon Jean Carrière. Le langage des signes que l’on retrouve chez Hélène Brémond. Les agneaux d’Isis Olivier dont les têtes tranchées et la résignation dans la mort m’émeuvent. Mais également cette multitude  de visages de Camisards douloureux et résolus. Je découvre Grâce Riggan née au Texas mais conquise par les Cévennes et dont les troncs de châtaigniers deviennent personnages, bras tendus vers le ciel (L’Antre, Les lutins, La brèche…dans la série Les Aïeuls)

Une autre belle découverte, la tapisserie moderne de haute-lisse offerte au Temple par Eliette Tardres-Lacassin et tissée par Bernard Ferrière.

Merci Françoise et Le Centre d’Art Jean-Marie Granier pour cette belle exposition.

Bernard DESCHAMPS

25 octobre 2025